N°27-2003 du 02.04.2003

EXERCICE D'EVALUATION ET DE PROMOTION

Questions fréquemment posées en matière de points, de moyennes et de vitesse de promotion

L'exercice d'évaluation du personnel qui a débuté le 15 janvier 2003 conduit les évaluateurs et les validateurs à attribuer des notes qui constitueront une des composantes de base de l'exercice de promotion 2003.

La présente information administrative a pour objet :


I. Importance relative des points en 2003 

Pourquoi des points ?

La promotion est fondée sur le mérite. Le nouveau système de promotion applicable dès 2003 repose sur le principe du cumul du mérite dans la durée. Pour pouvoir cumuler le « mérite », il faut le mesurer. Pour le mesurer, un système de « points » est mis en place dès l'exercice d'évaluation.

De quelle façon les notes attribuées lors de l'exercice d'évaluation seront-elles prises en compte lors de l'exercice de promotion ?

Sauf cas particulier, les notes attribuées lors de l'exercice d'évaluation (i.e. la « note sur 20 ») sont utilisées telles quelles lors de l'exercice de promotion (par exemple : une « note » de 14/20 lors de l'exercice d'évaluation produit 14 « points de mérite » pour l'exercice de promotion).

Pouvez-vous donner quelques exemples de cas particuliers ?

Les cas particuliers concernent principalement la situation des fonctionnaires qui n'auraient pas été en service ou en position d'activité 1 durant toute la période d'évaluation (cette période court du 1/7/2001 au 31/12/2002).

Par exemple,

  • une nouvelle fonctionnaire qui serait entrée en service à la Commission le 1/7/2002 verrait sa « note sur 20 » (disons 15/20 pour fixer les idées) corrigée en fonction du temps de présence à la Commission et obtiendrait donc 15 x 6/18 = 5 points de mérite (elle était présente 6 mois sur 18). A noter que le fait d'obtenir 5 points de mérite dans cette situation ne serait le signe d'aucun problème de performance : la note originale de 15/20 témoigne en fait d'une excellente performance sur la période d'évaluation;
  • le même calcul serait effectué pour un fonctionnaire qui aurait pris un congé de convenance personnelle au cours de la période;
  • un fonctionnaire transféré d'une autre Institution ou d'une Agence se verrait appliquer le même calcul, à ceci près que la période passée dans l'Institution d'origine génèrerait 14 points (à ajuster en fonction du temps passé dans chaque Institution). Si nous prenons le cas d'un fonctionnaire en provenance du Parlement, par exemple, en service à la Commission depuis le 1/4/2002 et ayant obtenu une note de 12/20 dans son rapport d'évolution de carrière, le calcul serait le suivant :

    (14 x 9/18) + (12 x 9/18) = 7 + 6 = 13 points de mérite.
Les « points de mérite » obtenus lors de l'exercice d'évaluation sont-ils les seuls points pris en compte lors de l'exercice de promotion ?

Non. Lors de l'exercice de promotion, un certain nombre d'autres points pourront être attribués par les directions générales et par l'Autorité Investie du Pouvoir de Nomination sur proposition des Comités de promotion.

Sans entrer dans le détail de ces différents types de points, il convient de souligner le rôle important que joueront les « points de priorité » (maximum 10 par fonctionnaire) et les points de priorité transitoires (attribués d'office, à titre exceptionnel en 2003, à raison de 1 point par année d'ancienneté de grade, avec un maximum de 7 points par fonctionnaire).

De plus, le Comité de promotion (organe dans lequel siègent des représentants de l'administration et du Comité du Personnel) pourra proposer d'attribuer un certain nombre de points aux fonctionnaires ayant accompli des tâches dans l'intérêt de l'institution (jusqu'à 2 points).

En 2003, les Comités de promotion disposeront d'un contingent de points supplémentaires qu'ils pourront attribuer notamment en vue d'assurer une répartition équilibrée des fonctionnaires promus (jusqu'à 2 points).

Est-il exact que, en 2003, les points de priorité n'iront qu'aux fonctionnaires ayant reçu les meilleures notes ?

L'objectif des points de priorité est de récompenser les bonnes performances démontrées en cours d'année. Par conséquent, lorsque le nouveau système sera pleinement opérationnel, il y aura un lien étroit entre la note et les points de priorité.

L'année 2003 est cependant une année de transition. Les fonctionnaires démarrent en effet tous avec un stock de points égal à zéro tandis qu'en régime, les fonctionnaires auront accumulé des points à chaque année de présence dans le grade. En 2003, les points de priorité seront donc utilisés également en vue de remédier à ce manque d'accumulation de points. Par conséquent, le lien entre la note de l'année et les points de priorité ne sera pas aussi étroit en 2003.

Dans ce cas, n'y a-t-il pas un risque de voir les points de priorité attribués de façon discrétionnaire ?

L'objectif des points de priorité est de tenir compte, à l'échelle d'une Direction générale, des mérites des fonctionnaires et de leur contribution aux travaux de la Direction générale. Par conséquent, les points de priorité joueront un rôle important pour rendre plus équitable la comparaison entre fonctionnaires telle qu'elle ressortirait d'une simple comparaison des notes décernées par plusieurs évaluateurs et validateurs.

Les points de priorité joueront un rôle particulièrement important en 2003 pour tenir compte du mérite dans la durée (transition, voir point précédent). Ils représentent pour les fonctionnaires la garantie de voir leurs mérites pris en considération dans la durée et pas seulement sur base du rapport d'évolution de carrière.

Comment fonctionne le mécanisme de promotion ?

Les points obtenus en 2003 et les années suivantes (points de mérite, de priorité, de priorité transitoires,...) sont cumulés jusqu'à obtention d'une promotion.

Le fait de dépasser le seuil de promotion définitif (c'est-à-dire celui qui est connu en fin d'exercice, voir point suivant) donne "droit" 2 à la promotion.

Le fait d'atteindre tout juste le seuil de promotion définitif peut placer le fonctionnaire en position « d'ex aequo » qui devra peut-être (si les possibilités budgétaires ne permettent pas de promouvoir tous les ex aequo) être départagé par le Comité de promotion.

Lors de la promotion, le seuil de promotion est retranché du total de points accumulés par le fonctionnaire. Le solde résiduel est reporté dans le grade suivant.

Quels seront les seuils de promotion en 2003 ?

En 2003, les fonctionnaires n'auront pas encore accumulé de points. Les seuils de promotion indicatifs seront donc adaptés en conséquence et se situeront à un niveau assez bas, de l'ordre de 20 à 30 points selon le grade.

Les seuils de promotion indicatifs pour 2003 seront publiés par la DG ADMIN lors du lancement de l'exercice de promotion.

Ces seuils seront des seuils indicatifs susceptibles de varier en fonction des choix opérés par les directions générales en matière d'attribution des points.

Pourquoi la DG ADMIN publie-t-elle des seuils indicatifs plutôt que les seuils définitifs ?

Parce que les seuils définitifs ne seront connus par la DG ADMIN qu'à la fin de l'exercice de promotion, lorsque tous les points auront été attribués.

Comment évolueront les seuils de promotion ?

Les seuils augmenteront progressivement jusqu'à se stabiliser lorsque l'ensemble des fonctionnaires auront accumulé assez de points. D'après les estimations, les seuils devraient croître d'environ 16 ou 17 points entre 2003 et 2004.

Quel est le poids relatif d'un point dans le nouveau système ?

Les points sont accumulés par les fonctionnaires dans la perspective d'atteindre le seuil de promotion. Ce processus d'accumulation s'étale habituellement sur plusieurs années (typiquement 4 ou 5 ans, voire plus, selon le grade si l'on excepte les grades de base). Dans un scénario d'accumulation dans le temps, une différence d'un point une année (par exemple : recevoir 14 points de mérite plutôt que 15 points de mérite en 2003) fait finalement très peu de différence.

II. Moyenne cible 

Pourquoi une « moyenne cible » au niveau de la Commission ?

Le nouveau système de promotion ne prévoit plus de liste de fonctionnaires proposés à la promotion « par direction » et « par direction générale ». Tous les fonctionnaires seront comparés sur base du nombre de points accumulés. Si les directions générales donnaient des notes très différentes (par exemple : moyenne de la DG A : 13/20, moyenne de la DG B : 17/20), alors la comparaison serait faussée (les fonctionnaires de la DG B seraient injustement avantagés pour la promotion).

L'observation des statistiques des exercices de notation antérieurs montre clairement que les moyennes pouvaient être très différentes d'une DG à l'autre. C'est pour cette raison qu'une « moyenne cible », assortie d'un système de pénalisation en cas de dépassement (dans chaque grade : limitation du contingent de points de priorité mis à disposition de la DG dont la moyenne dépasse de plus d'un point la moyenne cible), a été fixée.

Pourquoi ne pas laisser les DG noter « librement » et corriger les écarts par après ?

On pourrait aisément imaginer une formule de correction a posteriori des écarts de notation d'une DG à l'autre. Cette solution n'a pas été retenue pour les raisons suivantes :

     
  • l'absence de fixation d'une moyenne cible connue et respectée plonge le personnel dans l'incertitude quant à son positionnement relatif lorsqu'il reçoit sa note, dès lors qu'il n'est pas en mesure d'estimer si cette note est supérieure, égale ou inférieure à la moyenne qui sera effectivement constatée dans sa DG ; la moyenne cible connue dès le départ de l'exercice et respectée ensuite crée la transparence à laquelle le personnel a légitimement droit ;
  • la fixation ex ante d'une moyenne cible facilite l'exercice d'harmonisation au sein même de chaque DG (où sont actifs simultanément plusieurs dizaines d'évaluateurs / validateurs) ;
  • une évaluation « libre » de la part des DG ne changerait rien à la réalité mathématique qui ferait que certains fonctionnaires se situeraient sous la moyenne, d'autres à un niveau égal et d'autres enfin à un niveau supérieur à la moyenne 3 .
Pourquoi avoir fixé la moyenne cible au niveau de 14/20 ?

La grille de notation permet d'attribuer des notes comprises entre 0 et 20.

Le niveau de 10/20 correspond - comme dans la plupart des systèmes de notation - au niveau de performances tout juste suffisant.

La Commission estime que la performance de son personnel est très bonne en moyenne et qu'elle se situe donc à un niveau moyen supérieur à 10/20.

La note de 14/20 correspond à un niveau de performance très bon et équilibré sur l'ensemble des critères d'évaluation et doit donc concerner des fonctionnaires ayant fait preuve d'un très bon résultat d'ensemble.

A cet égard, il convient de rappeler l'interprétation de la note de 14/20 telle qu'elle a été présentée en réunion des Directeurs généraux :
"In response to a question concerning the attribution of points within the CDR process, H. Reichenbach clarified that while the indicative average number of points for the Commission as a whole had been fixed at 14, the range for well performing officials in the new system was between 12-16 points. 14 points would be given to officials having achieved very good results. For higher marks exceptional efforts would be required. Officials receiving 12 and 13 points were to be considered to be performing perfectly satisfactorily".

Ma note est un peu inférieure à 14/20 : qu'est-ce que cela signifie ?

Comme indiqué en réunion des Directeurs généraux (cf. point précédent), des notes de l'ordre de 12 et 13 points témoignent de bonnes performances. Ces notes sont tout à fait normales dans un système où la plus grande partie des personnes se situent autour de la moyenne (c'est-à-dire un peu en dessous ou un peu au-dessus).

De plus, il ressort de la réponse à la question « Quel est le poids relatif d'un point de mérite ? » que l'écart de quelques points qui sépare une note de 14/20 d'une note un peu inférieure à 14/20 est marginal si l'on se place dans une perspective de cumul dans le temps et si l'on tient compte des autres points qui interviennent dans le système.

Les notes de 10 à 11 points témoignent de performances faibles à suffisantes tout en plaçant le fonctionnaire qui les reçoit au-dessus de la barre de la « sous-performance » et donc sur la voie d'une carrière « lente » (cf. la notion de « carrière lente » plus bas).

Les notes inférieures ou égales à 9 points témoignent de prestations insuffisantes et du besoin de mesures en vue de faire des progrès dans au moins un des domaines évalués (performances, comportement, conduite).

Avec ce système, les évaluateurs et validateurs n'ont-ils pas perdu leur liberté d'appréciation ?

Non. La publication d'une moyenne cible ne fait que fixer les ordres de grandeur qui serviront de base à l'évaluation. Il appartient ensuite à chaque évaluateur ou validateur - à partir de la moyenne cible publiée - de positionner les fonctionnaires en fonction de leurs performances.

Sur quels éléments les évaluateurs et validateurs fondent-ils l'attribution d'une note ?

La phase de préparation de l'exercice d'évaluation a conduit les évaluateurs et les validateurs de chaque DG à définir, à partir d'une « grille des compétences » diffusée par la DG ADMIN, des standards d'évaluation permettant d'apprécier avec une plus grande objectivité le positionnement de chaque fonctionnaire en termes de performances, de comportement et de conduite.

A partir de l'année prochaine, les objectifs et les critères d'évaluation définis d'un commun accord lors des entretiens d'évaluation, au début de chaque exercice, constitueront un autre point important permettant d'apprécier la qualité des tâches accomplies.

III. 15 / 75 / 10

Que veut dire 15 / 75 /10 ?

Les statistiques des exercices de promotion des 10 dernières années montrent que, de façon générale 4 , 15% des promus le sont « rapidement », 75% le sont « normalement » et 10% le sont « lentement ».

Que veulent dire « rapidement », « normalement » et « lentement » ?

Ces qualificatifs sont définis par rapport à la moyenne d'ancienneté de grade des promus et par rapport à différents indicateurs statistiques 5 .

Etre promu « normalement » veut dire être promu en un nombre « normal » d'années. Le nombre « normal » d'années avant promotion varie selon le grade. Par exemple, pour une promotion du grade A7 vers A6, il est « normal » d'être promu au bout d'une durée d'attente comprise entre 3 ans et 5 ans.

Les fonctionnaires promus vers A6 en moins de 3 ans sont « rapides » et les fonctionnaires promus vers A6 en plus de 5 ans sont « lents ».

Est-il normal que les fonctionnaires soient promus normalement, rapidement ou lentement dans ces proportions ?

Oui. Il est tout à fait normal que la plus grande partie des fonctionnaires promus le soit au bout d'une durée d'attente « normale » (proche de la moyenne) et qu'un certain nombre (plus réduit) de fonctionnaires soit promu plus rapidement ou plus lentement. Les chiffres de 15/75/10 correspondent grosso modo à la distribution « normale » d'une population au sens statistique du terme.

Les évaluateurs et validateurs sont-ils contraints de respecter les 15 / 75 /10 ?

La distribution « 15 / 75 / 10 » est un résultat statistiquement tout à fait habituel à l'échelle d'une population assez nombreuse. Par conséquent, il n'y a aucune raison de l'imposer ex ante. Les évaluateurs et validateurs sont libres d'attribuer les notes de leur choix (bien entendu en respectant les critères d'évaluation et la moyenne cible) sans que cela ne remette en cause le résultat attendu (c'est-à-dire une distribution « normale » de la population).

Par conséquent, la répartition « 15 / 75 /10 » n'est pas une contrainte mais un résultat attendu sur base des lois statistiques.

La presse fait état de systèmes d'évaluation utilisés dans le secteur privé où l'on imposerait de « trouver » chaque année 10% d'employés « sous-performants » destinés à être licenciés. Qu'en est-il des « 10% » de promus « lents » à la Commission ?

Il n'est pas possible de faire l'amalgame entre les « 10% » de « sous-performants » dont parlent certains journalistes et les « 10% » de promus « lents » statistiquement attendus à la Commission.

Tout d'abord, il est important de souligner que la notion de « sous-performance » ne vise à la Commission que les fonctionnaires ayant une note inférieure à 10/20. Ces fonctionnaires ne constituent sûrement pas 10% des fonctionnaires de la Commission et ne sont pas ceux qui entrent dans le groupe de promus « lents ».

Il convient ensuite de rappeler que les « 10% » de promus lents ne sont pas une contrainte mais un résultat statistique attendu.

Enfin, last but not least, les « 10% » ne visent pas des personnes dont la Commission voudrait se séparer mais plutôt des personnes promues - lentement, certes - vers le grade suivant !

Footnotes

1 Il est important de remarquer que l'activité à temps partiel n'engendre aucun ajustement des points (« note sur 20 » = points de mérite que l'on travaille à temps plein ou à temps partiel à la Commission).

2 Ce "droit" est toujours entendu sans préjudice des pouvoirs de l'AIPN.

3 Sauf, bien sûr, à imaginer la situation atypique d'une DG où tous les fonctionnaires d'un même grade recevraient exactement la même note !

4 Les chiffres exacts varient selon le grade.

5 Les frontières entre la promotion en durée « normale » et la promotion en durée « rapide » ou « lente » sont fixées par convention à la « moyenne - 1 x l'écart type » (rapide) et à la « moyenne + 1 x l'écart type » (lent).

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  Auteur: ADMIN A.6 Structure des carrières, évaluation et promotion