N° 133-2004 / 14.12.2004

Couverture à titre complémentaire par le Régime commun d'assurance maladie du conjoint et des enfants couverts par une caisse primaire externe



  1. OBJECTIF 

    Cette information administrative vise uniquement les conjoints/partenaires reconnus assurés en complémentarité et les enfants bénéficiant d'une caisse primaire externe. Elle a pour but de rappeler et de clarifier sur base de la réglementation et des procédures du RCAM en vigueur, comment et sous quelles conditions le RCAM intervient après l'intervention d'une caisse primaire externe.
     
  2. LES PERSONNES COUVERTES PAR LE RCAM ET UNE CAISSE PRIMAIRE EXTERNE

    2.1. Le conjoint/partenaire assuré au titre de la complémentarité

    Le conjoint/partenaire qui exerce une activité professionnelle lucrative ou qui bénéficie de revenus provenant de l’exercice d’une telle activité antérieure (pension, allocations de chômage, indemnités de maladie, maternité…) pour autant
     
    • que ses revenus imposables annuels ne dépassent pas le traitement de base d'un fonctionnaire de grade AST 2/1(1) :
       
    • qu'il soit couvert par un régime d'assurance maladie primaire contre les risques de maladie pour l'ensemble des prestations garanties par le RCAM.

    2.2. Les enfants bénéficiaires d'une autre assurance maladie du chef du parent couvert par un régime national

    Les enfants à charge de l'affilié dans la mesure où le régime du conjoint/partenaire accepte de les couvrir à titre primaire sans cotisation supplémentaire.
     

  3. MODALITES

    Libre choix du médecin et des établissements de soins

    Le conjoint/partenaire, les enfants assurés auprès d'une caisse primaire externe doivent d'abord avoir recours à leur caisse primaire externe et demander le remboursement de leurs frais médicaux auprès de celle-ci, le RCAM n'intervenant que de façon complémentaire.

    Toutefois, pour certaines prestations pour lesquelles il n'y a pas de remboursement prévu par le régime primaire, mais dont la nécessité médicale et la fonctionnalité ne font pas de doute (par exemple lunettes, prothèses dentaires, etc.), le RCAM accepte d'intervenir de façon primaire.

    Les bénéficiaires doivent se conformer aux formalités prévues par leur caisse primaire externe. Ainsi, les caisses nationales prévoient généralement des modalités précises et/ou des restrictions en matière de libre choix du praticien ou de l'établissement de soins, par exemple, remboursement uniquement dans le secteur public ou conditions particulières pour des soins à l'étranger, etc. Il leur est par conséquent vivement conseillé de s'informer auprès de leur caisse primaire externe au sujet des procédures à suivre. Par exemple, utilisation de la carte européenne d’assurance maladie (CEAM) remplaçant le formulaire E111 en cas de soins urgents dans un autre État membre (plus la Norvège, le Liechtenstein, la Suisse et l’Islande), demande préalable auprès de la caisse primaire en cas de soins planifiés (non urgents) dans un autre État membre.

    A noter que suite à plusieurs arrêts de la Cour de justice européenne (Kohll, Decker, Smits-Peerbooms, Müller-Fauré-van Riet(2)), les caisses de maladie nationales sont tenues de rembourser, sans autorisation préalable, les prestations dans les pays de l’Union européenne, à l’exception des prestations en milieu hospitalier. Toutefois, dans ces cas, la facture doit porter l’indication précise de la prestation dispensée de façon à ce que la caisse de maladie nationale puisse l’identifier par rapport à sa nomenclature. Il faut également que la prestation soit couverte par la caisse de maladie nationale et que les conditions prévues pour cette prestation soient remplies. Ainsi, par exemple, la caisse pourra refuser le remboursement à une personne qui s'est rendue directement chez un médecin spécialiste à l'étranger, alors que dans son pays d'affiliation, il doit obligatoirement passer préalablement par un médecin généraliste.

    Si par suite de l'exercice du libre choix aucun remboursement par la caisse primaire n'est possible, le RCAM accepte d'intervenir de façon primaire dans les cas suivants:
     
    • Pour les conjoints/partenaires assurés en complémentarité qui déclarent ne pas pouvoir bénéficier d'un remboursement par leur caisse primaire pour un séjour d'hospitalisation à l'étranger ou en clinique privée (dans les pays à prestations directes tels que Royaume-Uni, Italie), le RCAM interviendra comme régime primaire seulement dans certaines situations (notamment liste d'attente, urgence ou comparable):
       
      • à condition que le bénéficiaire ait suivi les procédures prévues par sa caisse primaire

        ET
         
      • sur base d'un refus motivé du régime primaire ou de la part du système national
         
    • En ce qui concerne les enfants assurés également auprès d'une caisse primaire externe, le RCAM interviendra toujours comme régime primaire pour les soins effectués à l'étranger ou dans le cadre de la médecine privée (dans les pays à prestations directes) indépendamment du motif du refus d'intervention de la caisse primaire externe. Cela veut dire que le RCAM n'exige pas que les procédures prévues par la caisse primaire externe soient suivies, mais l'affilié doit seulement prouver que la caisse primaire externe a refusé le remboursement.

    Il y a lieu de faire remarquer que les bénéficiaires assurés également auprès d'une caisse primaire externe ne peuvent obtenir de prises en charge directe en cas d'hospitalisation, celles-ci ne pouvant se faire que par leur caisse primaire externe. Néanmoins, une prise en charge pourra être rédigée à titre exceptionnel à condition que le RCAM ait accepté préalablement d'intervenir comme régime primaire.
     

  4. REMBOURSEMENTS
     
    • Pour certains traitements (par exemple traitements orthodontiques, prothèses dentaires, etc.), une autorisation préalable ou un devis doit être introduit. L'affilié doit toujours solliciter en premier lieu l'autorisation de sa caisse primaire externe. En cas d'accord de cette dernière, il n'est plus nécessaire d'introduire une demande d'autorisation préalable auprès du RCAM.
       
    • Au moment de la délivrance de reçus ou d'attestations de soins donnés, soyez attentif à ce que certaines informations, qui ne sont pas requises par votre caisse primaire, y figurent. Par exemple, les honoraires doivent être ventilés selon les différentes prestations effectuées.
       
    • Avant d'introduire vos frais médicaux auprès de votre caisse primaire, photocopier les documents.
       
    • Les demandes de remboursement devront être introduites au moyen du formulaire habituel.
       
      • Lorsqu'il y a début de remboursement par le régime extérieur, il faudra y joindre une copie des factures (acquittées ou avec des preuves de paiement), ainsi que l'original du décompte édité par ce dernier.

        Pour certaines prestations, le patient ne paie pas le coût entier de la prestation mais uniquement la partie des frais à sa charge (ticket modérateur). Dans un tel cas, il faut néanmoins mentionner le prix plein de la prestation ainsi que le remboursement perçu et non pas uniquement le prix réellement payé. Par exemple, pour les médicaments, le pharmacien doit indiquer le prix plein et le prix réellement payé.

        Seule la différence éventuelle entre le montant garanti par le RCAM et le remboursement obtenu du régime extérieur sera susceptible d'être prise en charge dans la limite des plafonds de remboursements prévus.
         
      • Si notre régime intervient à titre primaire, la facture originale acquittée (avec la mention du motif du refus de la caisse primaire) devra être jointe à la demande de remboursement.

Footnotes
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(1) Pour la période du 1er mai 2004 au 30 avril 2006: grade C*2, premier échelon

(2) C-120/95 (Kohll), C-158/96 (Decker), C-157/99 (Smits-Peerbooms), C-385/99 (Müller – Fauré-van Riet)

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   Auteur: PMO 3